Certaines personnes parlent du mal, d’autres de la tentation. Un fruit dangereux qu’il ne faut pas manger, un serpent venimeux qui vous ensorcelle ou encore la mort elle-même qui vous suit dans l’ombre.
On les décrits comme des créatures immondes, des monstres qu’il faudrait exterminer ou encore des apollons qui vous entraînent dans les Limbes des Enfers…
Pourtant l’homme qui replace ses mèches aux couleurs de jais proprement sur son crâne, devant le miroir de sa chambre, ne ressemble à rien de tout cela, il ne ressemble pas à un démon. Le visage encadré par ses cheveux sombres, affinant ainsi son visage encore plus qu’il ne l’est, terminant par un fin menton. Si l'on remonte un peu, ses lèvres rosâtres pâles sont bombées et ont l’air succulentes, prêtes à se faire mordiller. Mais ce qui le trahit le plus, c'est son regard. Des yeux parfaits en amandes, séducteurs, joueurs, possédant des iris rougeâtres trompant sa véritable nature. Un diable affamé en quête de nourriture. N’est-il pas pour cela qu’il se trouve au sein de ce manoir ?

Un sourire narquois s’étale sur ses lèvres comme à sa plus grande habitude, ce qui a  le dont d’énerver son jeune maître, Ciel Phantomhive. Ce gosse avec qui il a passé un pacte lors de cette nuit sanglante…
Il s’éloigne un peu du miroir habillé que d’un simple caleçon et regarde sa montre à gousset qui traîne sur le meuble de chêne. Il est cinq heures. Il soupire tout en ouvrant son armoire pour prendre sa tenue quotidienne. Un complet noir, une veste à queue de pie et un pantalon à pinces qui allonge sa taille.
Il enfile sa chemise blanche, au col cassé et referme les boutons uns à uns sur son torse développé. Il doit être impeccable comme chaque jour, sans aucun plis. Son veston en coton fin d’un gris clair rejoint son corps musclé et son pantalon glisse sur ses jambes à la peau blême. Il se regarde un instant puis attrape sa cravate qui traîne sur le bord du grand miroir. Il fait son nœud sans difficulté, en prenant son temps car il n’est pas en retard Lui. Il range sa cravate sous son veston et la rentre dans son pantalon pour qu’elle reste en place toute la journée. Il enfile sa veste à queue de pie et y met son gousset. Sa main gauche passe une dernière fois dans ses cheveux de jais dévoilant le sceau encrée sur le dos de celle-ci. Son sourire revient et il secoue la tête pour le perdre. Ses gants blancs en soie cachent ses mains et surtout son sceau, c’est quelque chose de pratique pensa-t-il.
Possédant une carrure propre à lui-même, étonnement grand avec des épaules larges, cela lui donne une allure charismatique tout en étant dangereux. Il se déplace rapidement dans le manoir afin de faire ses tâches quotidiennes dans les moindres délais comme à son habitude, il est assez intransigeant sur la propreté d’ailleurs, à croire qu’il est maniaque. Mais avant tout cela, il faut préparer le réveil de cette marmotte qui lui sert de maître…

Minutieux et perfectionniste, le manoir ne ressemblerai probablement à rien si Sebastian ne s'y trouvait pas, surtout avec ces trois domestiques incompétents. Il passe beaucoup de temps à entretenir la bâtisse en plus de s’occuper de Ciel.
Il est reconnu de tous pour sa loyauté à servir son maître. C’est un véritable chien fidèle qui exécutera chacun de ses ordres, chacun de ses désirs et protégera le comte au péril de sa propre vie tel un majordome.
Il l’accompagne partout où il va, c’est la véritable ombre du jeune, si vous cherchez Sebastian Michaelis vous trouverez Ciel Phantomhive.
Le pacte qui les unis est fort, non seulement parce que le sceau est situé au niveau de l’œil droit du contractant mais une forte complicité c’est installé entre les deux individus même si cela ne fait que trois ans qu’ils se côtoient. Sebastian est certes le bourreau du plus jeune mais il a décidé de le suivre et d’enrichir son âme.
Ah ces jeux, les jeux qui se mettent en place entre le maître et le domestique… Le démon les apprécies vraiment, sous forme de moqueries, de défis, ou d’un simple regard. Ce gamin le change…
Il est aussi connu pour réaliser les meilleures pâtisseries que personne n’ai jamais connu, sucrées, douces et somptueuses, celle dont son maître raffole. Aah.. Il finira par grossir à force d’en manger…
Son caractère est difficile à cerner. C’est un homme mystérieux qui cache beaucoup de choses mais qui possède un charme non dissimulé. Il est taquin, adorant être des plus sarcastiques avec Ciel et aime les petites devinettes tout comme les défis.

Le brun n’est pas vraiment attiré par un sexe en particulier, comme tout démon qui se maîtrise, il saisit ses proies avec le goût de leur âme. Enfin, avant Ciel il picorait beaucoup de droite à gauche, volant des âmes à d’autres démons ou tuant simplement les contractants qui devenaient trop lourds à supporter. Ses contrats ne duraient généralement qu’une journée ou quelques heures.
Il n’aime pas particulièrement beaucoup de choses, même si parfois il apprécie, il gardera le secret pour lui-même. Les humains sont pour lui des créatures qui savent avoir un cerveau que lorsqu’elles en ont besoin. Ils ne les aiment pas mais il est vrai qu’il y a quelques exceptions comme son maître et là ils deviennent intéressants.
Mais… Ce qu’il aime le plus au monde… une seule chose, même plus que son maître, sont ses adorables boules de poils qui n’existent pas dans son monde, les chats. Vous pouvez le faire craquer que par ce moyen, encore faut-il le savoir.

Ah oui, faites attention à sa patience.. Il est très lunatique dans certaines circonstances et peut devenir très irritable.. Qui si frotte s’y pique n’est-ce pas ?

C’est flou mais bien présent.. Ces couloirs immenses de pierre, ces visages tristes et fatigués, ces démons qui s’éteignaient jours après jours. Il pouvait entendre les bruits de ses chaînes qui traînaient sur le sol, le son du fouet qui claquait contre sa peau ensanglantée, son souffle saccadé et ce visage en face de lui, inondé de larmes, ses yeux clairs de couleur émeraudes ornés de long cils brun. Il pouvait sentir la chaleur des flammes sur la peau de cette personne, la consumant un peu plus. Il voyait son corps se débattre dans cet enfer, entendait ses cris d’agonies, de souffrances et ressentait tout le désespoir de ne rien pouvoir faire il n’avait plus que sa gorge pour hurler, toute sa tristesse pour déchirer ses entrailles et se fût les premières et les dernières larmes qui roulèrent sur ses joues..

- AAH !

Sebastian était assis dans son lit, la main tendue vers l’avant tendant d’attraper quelque chose, quelqu’un… Son corps en sueur, la respiration saccadé et sa lèvre en sang mordu par ses canines allongées. Son regard fendu et luisant regarda la pièce. Il se trouvait bien chez son maître actuel, Ciel Phantomhive. Il soupira encore un cauchemars de sa longue vie, voilà pourquoi il haïssait s’abandonner aux plaisirs des songes, de fermer ses paupières seulement un instant. Les démons ne dorment pas c’est vrai, ce n’est qu’un plaisir de luxe mais parfois ça ne leur fait pas de mal mais c’est le meilleur moyen pour que les souvenirs remontent à la surface...
Le majordome n’avait jamais rien dit sur sa vie et ne dira jamais rien, tout comme son identité préférant rester dans l’ombre plutôt que d’être un démon de bas étage à crier son réel nom à tout bout de champs. Mieux vaut éviter les prêtres et ce genre de choses lorsque vous êtes un démon, certaines rencontrent pourraient vous être fatales.
Il se leva, s’habilla correctement pour avoir une forme convenable pour un domestique puis, le chandelier à la main il déambula dans les couloirs encore noirs du manoir, celui qui l’occupait maintenant depuis bien longtemps, dont il connaissait chaque recoin, chaque cachettes.
Nous sommes au XIX siècle situé dans la ville de Londres en Angleterre. Cela fait maintenant trois ans qu’il a passés un pacte avec le jeune Ciel Phantomhive, le pentacle sur sa main gauche le prouve. Il s’en rappelle comme ci c’était hier. Cela s’était déroulé pendant un sacrifice lorsqu’il avait entendu cette frêle voix l’appeler, appeler de l’aide à travers les barreaux de sa minuscule et sombre cage. Son corps si abîmé couvert de sang par les coups qu’il recevait, une carrure sous alimentée mais cette âme imprégnée de haine devait avoir un goût exquis. Ces âmes étaient difficiles à trouver. Une rareté qui vous frustrait mais qui apaisaient votre appétit pendant de longues années.
Il était heureux que ce jour là Dieu ne l’ai pas attendu, que les anges n’étaient pas venus sauver ce comte qui devait sûrement prier tous les soirs. Non c’est un diable qui l’a sauvé, ironie du sort…

Ce môme lui appartenait désormais ou… peut être que, ce diable appartient à Ciel à l’heure d’aujourd’hui.
Le lien est devenu fort entre eux; assez pour que le démon puisse finir sa troisième années aux côtés de son jeune maître. Lui qui ne faisait que picorer des âmes par-ci par là, les volants parfois, il n’était pas près à finaliser le contrat. C’était la première fois de sa longue vie qu’il appréciait passer du temps en compagnie d’un contractant, enrichissant son âme pour qu’elle soit que plus meilleure.
Peut-être qu’un jour viendra le temps où son amusement et sa patience auront disparût, mais bon… On y est pas encore n’est-ce pas ?
Un sourire s’étira de nouveau sur ses lèvres tout en préparant le thé Earl Grey avec une pointe de lait et de miel. Il a fallu apprendre beaucoup de choses pour le diable afin de satisfaire les besoins du jeune. La cuisine, le ménage, le rangement et tout ça en se comportant en humain. Il n’avait jamais servi de majordome mais il est vrai qu’il appréciait tout de même cette place près du compte. Aujourd’hui, c’est un être parfait, fidèle à son maître qui sait faire les choses à merveille. Heureusement que les démons apprennent vite. On jalousait Ciel d’avoir un tel majordome qui faisait si bien son travail. Mais on le jalousait aussi par le lien qui les unissaient alors qu’il ne se côtoyait que depuis trois ans.
Beaucoup de comtes on leur propre majordome dès leur naissance et ce n’est pas pour cela qu’ils s’entendent bien. Certes, Sebastian triche avec le contrat qu’il a passé mais, plus les années défilent, et plus le démon prit l’habitude de servir son maître.
Sous ses airs narquois, moqueurs et de démon affamé il y a peut être autre chose. En même temps, qui peut connaître un démon, ces êtres qui vivent pendant des siècles et ont une personnalité propre à eux-mêmes. L’esthétique, dirait sûrement le brun, car chaque démon qui veut se démarquer à sa propre esthétique et ses propres règles.
Peut être que même les anges sont pires que les êtres des ténèbres, allez savoir…
Ses pas le dirigeaient vers la chambre du jeune comte, le plateau chaud à la main et toujours se sourire matinal, encore une nouvelle journée qui s’annonçait. Va-t-il y avoir une nouvelle lettre de sa majesté aujourd’hui ? Juste pour pigmenter ce petit jeu entre le comte et lui ?
Aaah… Que sa vie est longue...