Eliot est toujours égal à lui-même.  A peu de choses près... Il semble s'être débarrassé de son aspect "Hé ! Je sors d'une boutique de poupée ! Porcelaine, vêtements de soie, ongles manucurés du meilleur fournisseur !" A vrai dire il s'est sensiblement débraillé. Il possède toujours des cheveux blonds légèrement ondulés-bouclés, on ne sait pas trop... Puisqu'ils ont plus l'air de dire "Hep, je viens de sortir du lit et je jouais pas aux échecs !" Ce qui doit être un reflet parfait de ce qu'il dégage globalement.

Pas que ce soit réellement ce qu'il cherche à dégager, mais le fait est que quand on bénéficie de sa beauté démoniaque et qu'on est pas assez dégourdit pour correctement boutonner sa chemise, c'est ce qui ressort. C'est pas vraiment de sa faute, à force d'être couvé par ses deux frangins il est un peu devenu assisté...

Le fait est que si son élégance naturelle et son petit air aristocratique ne rattrapait pas le coup il aurait l'air de se prendre pour un clochard, enfin il y avait aussi que les vêtements qu'il portait restaient de bonne qualité... Pas très coloré, mais de qualité. En gros, c'était pas voulu puisqu'il s’intéressait très peu aux vêtements, ça avait toujours été le boulot de ses frangins, mais il ne perdait pas de sa superbe. Il parait que ça fait mystérieux en plus.

Bien qu'il ne puisse plus bénéficier de cette aspect adorablement innocent qu'il pouvait facilement prendre quand il était enfant. Il avait tout de même de quoi compenser : entre le fait qu'il est de l'allure même à moitié sapé, qu'il en impose un peu plus comme ça, sans non plus devenir un gros bras. Il restait un jeune homme svelte à l'aspect mature et calme... Bien qu'un brin inquiétant, avec ses yeux sangs qui semblaient se teinter de folie et les sourires inquiétants qu'il pouvait parfois esquisser avant de reprendre son apparence avenante. Enfin, vaguement avenante.

Donc, tout était toujours en place. La belle gueule, la jolie silhouette qui s'était étoffée, la démarche, les yeux. Enfin, ceux-ci était un peu plus voilés qu'à l'époque, et bien qu'ils soient toujours aussi électrisants, luisants d'une teinte rubis vibrante.. Il manquait quelque chose, il y avait un vide.

Eliot est un peu compliqué... De base il ne se soucis plus de grand chose, son attitude nonchalante et son je-m'en-foutisme est assez poussé à présent. D'où le fait qu'il n'essaye ni d'apprendre à boutonner sa chemise ni qu'il essaye de cacher plus que ça le fait qu'il soit vraiment Eliot Von Christ, s'il prend la peine de changer son prénom, c'est déjà un miracle. Si on le reconnait ? Il nie platement ou prend vaguement une intonation surprise "Oh, zut alors..." Bref, il s'en fiche comme de sa première âme.

Le fait est qu'il n'a plus rien à perdre, c'est ce qui rend Eliot plus inquiétant et imprévisible qu'il en l'était auparavant. En plus de se ficher d'un peu tout, il n'a rien à perdre, tout à gagner et il semble chercher à tromper son ennui avec un peu près tout et n'importe quoi. Son obsession limite macabre pour le liquide vital a elle aussi un peu empirer... Il se sent obliger de charcuter plus que de canoniser ses repas, si on lui demande, il dira simplement qu'il aime la couleur et la texture et qu'il aime bien lier l'utile à l'agréable.

Dans les choses qui ont empiré chez Eliot... On note sa misogynie, il a bannit le mot "femme" de son vocabulaire et emploie une infinité de synonyme et de paraphrases délicieuses. Entre autre il fait maintenant un racisme envers les emplumés depuis la mort de son frère Alexander et est particulièrement désagréable avec eux. Enfin pas qu'avec eux... Mais avec eux particulièrement. Eliot n'aime pas grand monde en fait, il est plus très sociable. Cependant, il est probable, si on arrive à l’intéresser à quelque chose, qu'il se montre peut-être un peu manipulateur, séducteur et très très fourbe... Enfin, surtout si il s'agit de sucreries, il peut devenir vraiment très charmant.

Résumons les épisodes précédents... Après une arrivée sur terre, en somme plutôt banale et plusieurs infiltrations dans quelques nobles familles humaines un peu partout en Europe. Les Von Christ avaient finalement élus domicile à Londres et conservés le nom de leurs derniers -repas- contractants. Suite à plusieurs péripéties, notre petit démon blond en arrive au moment qui est décrit ci-dessous.

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Le corps traverse les écumes, s'immergeant dans l'eau. Déjà, le liquide se met à bouillir comme essayant de fuir la silhouette à la peau diaphane qui se laisse pour l'instant couler. L'individu est calme, les yeux clos. Le garçon entre-ouvre ses lèvres rosées et boudeuses d'enfant, des sphères d'air s'en échappent. Le corps gracile ne réagit pas pendant quelques instants. Il ne respire plus.

L'eau s'est infiltrée partout, elle l'étreint, elle l'étouffe, elle l'achève. Il la sent, sous ses vêtements au plus près de sa peau... Coulant dans ses cheveux dorés, présente entre ses doigts et pourtant impalpable. Ça le dégoute.

Les yeux rubis s'ouvrent et s'écarquillent soudainement d'instinct. Les pupilles rouges inhumaines, démoniaques essayant de se raccrocher à autre chose qu'à l'étendue bleue floue. Et le calme individu s'agite enfin, semblant se consumer de l'intérieur. Il se griffe, ses ongles éraflant tous les endroits de son corps. Ils se cassent, reste enfoncés dans sa peau qui part en lambeaux sous sa propre brutalité, sa panique, sa fureur.

Le garçon se débat contre lui-même, il convulse. Comme si deux entités se battaient en lui, se disputaient son corps. Il semble rugir contre un ennemi invisible, tel une bête. Il crée des remues dans l'eau, ses mouvements sont brusques, il lutte. L'eau se colore carmin autour de lui, avant de virer au rose pâle et d'être emportée par le léger courant.

Mais rien n'y fait, l'individu malgré la douleur qu'il s'inflige continue à se mutiler. La moitié de son être essayant de remonter à la surface l'autre de le faire couler encore. Une bataille du corps et de l'esprit. De l'instinct et de la raison.

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Il faut attendre un moment encore avant qu'une main décharnée agrippe la bordure du lac, le corps suit bientôt, ses bras le hissent sur l'herbe et il s'écroule au sol, se laissant à moitié choir dans l'eau. Il reste sans réaction un long moment, à vrai dire il n'y a pas que sa main qui est en lambeaux, son corps entier est dans un état plus que déplorable...

Le démon cligne des yeux plusieurs fois, le regard complétement vide. Il grogne finalement contre sa résistance naturelle, alors que son organisme œuvre déjà à le régénérer... Oui, après avoir essayé de crever c'est tout miteux. Il force son corps à se relever, se couvre à la va-vite avec une large cape, qu'il avait abandonné sur le bord... Prions pour que personne ne fasse attention à lui.. Entre l'état de ses vêtements et l'état de son corps, (qui redeviendra merveilleusement sexy plus tard dans l'histoire, ne pleurez pas mes amis.) il y avait de quoi s'attirer de légers soucis...

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Il lui fallut plusieurs semaines pour se remettre de sa vaine tentative. Enfin au moins physiquement... L'esprit d'Eliot était toujours sans dessus dessous, raison pour laquelle sûrement... Il avait dû foirer sa régénération et avait pris dix ans par négligence.

Pas pratique... Et là vous vous dites, comment le flamboyant Eliot Von Christ a-t-il pu en arriver là ? Facile. Après la disparition -désertion la queue entre les jambess- de son premier frère, Kilian et la mort de son second frère, Alexander : assassiné par un Ange devant le blondinet qui n'avait pu que constater sa propre impuissance. (Et oui, les grands méchants démons peuvent perdre aussi.)

Il avait, juste un peu, pété un câble. Et avait décidé que se noyer serait une bonne fin... Sauf que toute sa personne ne semblait pas en accord avec son souhait et qu'il s'était repêché lui-même comme un abruti. Oh, il avait réessayé... Mais à vrai dire, l'eau ne lui faisait plus aucun effet, il s'était retrouvé à barboter sans que ça ne lui fasse ni chaud ni froid. Enfin, si, elle l'affaiblissait... Son élément restait le feu, mais le contact avec le liquide ne créait plus cette peur panique et irraisonnable qui avait souvent animé le jeune homme. Et le blondinet n'avait pas envie d'aller se faire assassiner, déjà parce que partir se faire tuer par un ange l'aurait profondément emmerder et que se faire tuer par un autre individu l'aurait agacé également. Question de fierté, il n'aimait pas vraiment perdre après tout.

Alors l'unique solution fut la suivante, continuer à vivre sa petite vie... Le principal soucis étant qu'il avait sensiblement prit une dizaine d'années et tout autant de centimètres. (Ce qui n'était pas du luxe, on pouvait pas être un démon sexy digne de ce nom en faisant un mètre dix quand on a dépassé la vingtaine, soyez réalises.) Mais en réalité, Eliot ne s'en souciait que très peu. Tant pis pour ceux qui le connaissait ou qui le reconnaitrait... Qui irait les croire quand ils s'agiteraient à dire qu'il était en pleine adolescence il n'y a même pas quelques mois ? "- Plait-il ? Seriously ? Nous nous connaissons ?" Il ne s'était même pas foulé à changer son nom de famille... Mais livrait parfois un faux prénom en brodant autour.